Petite, Geneviève Boivin-Roussy s’exprimait en dessins. Canalisait instinctivement ses émotions par des couleurs sur les murs de sa maison.La liberté qu’offrait l’abstraction de la peinture dans un monde de conventions lui permettait d’exprimer son point de vue sur le monde, de concrétiser sa pensée.Avant de savoir parler, Geneviève savait peindre.Adulte, Geneviève, signant Gex, s’applique sous ce pseudonyme à développer en peinture ce regard sur ses contemporains et l’environnement dans lequel ils évoluent. Autodidacte, l’artiste travaille instinctivement en s’inspirant de la vie qui l’entoure pour la création de ses toiles. La nature, les gens, les objets perdus sont intrinsèquement liés à son travail. Elle aime utiliser des matériaux concrets, tels le bois, le sable ou encore la cendre, afin de représenter de façon figurative ce qu’elle cherche à illustrer. Gex favorise le mélange des genres et des textures pour ses créations. Ainsi, les matériaux vivants se frottent à l’acrylique, à l’aérosol ou encore au plâtre. Comme dans la vie, des matières opposées se côtoient et enrichissent son travail.Sa démarche consiste à se rapprocher de la plus parfaite conciliation entre l’instinct et le cérébral. Le geste est émotif, mais la composition est réfléchie. Utilisant la couleur comme point de départ, Gex élabore ensuite la forme ou la structure de sa toile en devenir. Cette précision des cadres rend possible l’expression libre de sa créativité, à l’intérieur des limites qu’elle se crée. Ce travail en dualité contribue à rendre ses toiles si émotives et si près de l’expression de l’âme humaine.Gex aime le brut, le vrai. Elle peint souvent à même le sol dans un chaos où seuls les gens attentifs aux détails de la vie, au sublime dans le petit, à l’ordre émergeant du néant, peuvent se retrouver. Gex est de cette race.
La peinture est son quotidien.